Reverse Linkage : Que fait la BID pour opposer la puissance de la coopération Sud-Sud à la pandémie de la Covid-19 ? Le monde traverse une crise sans précédent avec l'apparition soudaine et inattendue de la pandémie de la Covid-19 qui a paralysé l'économi

Le monde traverse une crise sans précédent avec l'apparition soudaine et inattendue de la pandémie de la Covid-19 qui a paralysé l'économie mondiale. Malheureusement, les pertes en vies humaines sont nombreuses à ce jour. Selon le Coronavirus Resource Center de l'université Johns Hopkins, plus de 800.000 personnes dans le monde sont mortes de la Covid-19 à la date du présent article. Les systèmes de santé de nombreux pays même ceux des plus développés sont poussés au maximum.  

Lorsque la pandémie prendra fin, il est certain que le monde adoptera une nouvelle normalité et que les choses ne seront plus les mêmes. L’on observera des changements à l'échelle mondiale, touchant à tous les aspects de la vie et à tous les secteurs de l'économie. En effet, le monde deviendra plus interdépendant car aucun pays ne saura se relever seul de la crise. À l'occasion de la Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, il est crucial de souligner que la coopération à tous les niveaux, entre les gouvernements, les entreprises privées, les institutions de recherche, les universitaires et les organisations de la société civile est plus que jamais essentielle pour forger des coalitions et des partenariats durables nécessaires pour vaincre la pandémie.

Depuis sa création, la Banque islamique de développement n’a eu de cesse de promouvoir la coopération Sud-Sud entre ses pays membres, aujourd'hui reconnue comme étant l'un de ses principes fondateurs. Depuis plus de quatre décennies, la banque en a fait le fil conducteur de ses opérations, encourageant les pays membres à s'entraider face aux problèmes de développement communs, grâce à divers programmes favorables au commerce, à l'investissement et à la coopération technique entre ses cinquante-sept pays membres. 

C’est dans cet esprit de coopération Sud-Sud que la banque a conçu Reverse Linkage, un mécanisme de coopération technique qui permet aux pays membres et aux communautés musulmanes dans d’autres pays d’échanger connaissances, expertise et technologies et de mutualiser leurs ressources dans un souci de renforcer leurs capacités et d'élaborer des solutions pour leur développement de manière autonome. Ainsi, la banque devient facilitateur et connecteur de la mobilisation de ressources ; elle aide à l’identification de solutions de développement dans le monde pour résoudre les problèmes de ses pays membres.

Reverse Linkage est un mécanisme à nul autre pareil qui place la coopération axée sur la solidarité avant le financement. Il permet de s'intéresser aux questions essentielles : l'expertise, les technologies et les ressources que les pays membres sont disposés à partager pour le bénéfice de tous. Il s'agit d'un processus axé sur la demande : les pays membres sont aux commandes, à la recherche de partenariats durables propres établir une coopération économique renforcée à long terme. 

Au cours des cinq dernières années, les projets Reverse Linkage financés par la banque ont permis à vingt-trois pays membres de partager leurs savoir-faire, expertise et ressources dans de nombreux secteurs tels que les énergies renouvelables, la santé, les technologies de l’information et de la communication pour le développement, la préparation aux catastrophes, l'éducation, la sécurité alimentaire et la gestion des ressources en eau.   

Jusqu'à récemment, la banque considérait les institutions du secteur public comme la principale source de connaissances et d'expertise. Conformément à son nouveau modèle d’entreprise qui vise à « mettre les marchés au service du développement », la banque fait désormais participer le secteur privé aux interventions Reverse Linkage afin de bénéficier de ses ressources financières importantes, de son expertise technique de haut niveau ainsi que de ses mécanismes de mise en œuvre plus souples. Cette démarche s’inscrit également dans le droit fil de l'esprit du Programme de développement durable à l’horizon 2030. À ce jour, plusieurs accords de financement sont signés avec des entreprises du secteur privé pour asseoir une collaboration dans des domaines tels que la formation professionnelle dans le secteur énergétique, l’application de l'architecture de la Fintech au secteur numérique et dans d'autres domaines pouvant offrir des opportunités commerciales dans les pays membres.

Le mécanisme Reverse Linkage s’est révélé un pilier majeur dans la résolution des problèmes de développement. Il a fini de convaincre les partenaires de la banque, notamment les agences des Nations-Unies, à l’instar du Bureau des Nations Unis pour la coopération Sud-Sud, du Centre Sud et de l'Organisation de coopération et de développement économiques, ainsi que les agences de coopération bilatérale des pays membres de la BID, l’objectif étant de s’assurer que ces échanges axés sur les résultats mettent à contribution l’ensemble des pays membres et de forger des partenariats durables et significatifs. 

La banque a tôt fait de prendre des mesures courageuses et énergiques pour aider ses pays membres à faire face à la pandémie. Reverse Linkage est l’un des mécanismes de prestation de sa boîte à outils et de son Programme stratégique de préparation et de riposte à la pandémie, connu sous l’appellation 3R (Riposte, Rétablissement et Relance), d'une valeur supérieure à 2,1 milliards de dollars des États-Unis.

En plus d'aider les pays membres à accéder aux fournitures médicales et équipements essentiels, la banque facilite l’échange du savoir-faire et de l’expertise pour faire face au mieux à la pandémie. Ce qui veut dire que les entités des secteurs public et privé et les organisations de la société civile des pays qui ont réussi à « juguler la courbe de la Covid-19 » devraient être impliquées et leurs expériences diffusées. La banque appuie également les centres d’excellence des pays membres, qui sont montés au créneau pour lutter contre la pandémie et les aide à se préparer et à renforcer leurs capacités.

Il est important de souligner à cet égard qu’au-delà du renforcement de la coopération, la banque s’emploie aussi à développer la capacité des pays membres pour les amener à s'engager dans la coopération Sud-Sud, en élaborant de nouveaux cadres, mécanismes et produits de connaissance. A cet effet, la banque a élaboré le cadre des « Écosystèmes nationaux pour la coopération Sud-Sud et triangulaire ». Fondé sur l’expérience et les contributions des pays membres, le cadre identifie sept piliers constituant les dispositions institutionnelles permettant de se lancer efficacement dans la coopération Sud-Sud et triangulaire. Le cadre a été élaboré en collaboration avec le Centre Sud et le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud et se veut une contribution directe à l’exécution des recommandations du document final issu de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations-Unies sur la coopération Sud-Sud (BAPA+40).

En conclusion, la Banque islamique de développement considère que la coopération Sud-Sud est l’un des moyens importants pour relever ensemble les défis tant face à la pandémie que pour la réalisation des Objectifs de développement durable. La banque ne sera jamais en reste dans cette lutte mondiale ; elle déploiera tous les outils à sa disposition, y compris le mécanisme Reverse Linkage, pour un retour à la normale le plus rapidement possible. Elle continuera à soutenir ses pays membres dans la réalisation des objectifs de développement qu’ils se sont fixés. 

Until recently, the Bank used to focus on public sector institutions as the main providers of knowledge and expertise in these interventions. In line with its new business model of “making markets work for development”, the Bank is now engaging the private sector in Reverse Linkage interventions in order to benefit from their vast financial resources, higher quality technical expertise as well as more agile implementation mechanisms. This is also aligned with the spirit of the Agenda 2030 for Sustainable Development. To date, several funding agreements have been signed with private sector companies to collaborate in areas such as vocational training in the energy sector, fintech architecture development in the digital sector and other areas with potential business opportunities in member countries.

The Reverse Linkage mechanism is positioned as a major pillar in addressing development challenges. Its success is now recognised widely by the Bank’s partners, including United Nations agencies, such as the UN Office for South-South Cooperation, the South Centre and the Organisation for Economic Cooperation and Development, as well as bilateral cooperation agencies in the IsDB member countries. Our goal is to make these results-based exchanges ubiquitous across all our member countries with the overall aim to strengthen sustainable and meaningful partnerships. 

Since the outbreak of the COVID-19 pandemic, the Bank took bold and agile actions to support its member countries tackle the fallout from the pandemic. The Bank is using Reverse Linkage as one of the delivery mechanisms in its toolkit and Strategic Preparedness and Response Program, known as the “3Rs” package: Respond, Restore and Restart, and worth over USD2.1 billion.

In addition to helping member countries to access critical medical supplies and equipment through Reverse Linkage, the Bank has been facilitating the exchange of know-how and expertise on how best to deal with this pandemic. This entails coordinating with public and private sector entities as well as civil society organisations, in countries that succeeded in “flattening the COVID-19 curve” and sharing their experiences accordingly. We are also supporting centres of excellence in member countries that are on the frontlines to fight this pandemic in order to support their preparedness and enhance their capabilities.

It is important to highlight here that in addition to its efforts to strengthen cooperation through Reverse Linkage interventions, the Bank is also paying attention to developing the underlying capacity of member countries to engage in South-South Cooperation by formulating new frameworks, mechanisms and knowledge products. One of the Bank’s key contributions in this regard is the development of a framework called “National Ecosystems for South-South and Triangular Cooperation”. Based on field experience as well as consultation with the member countries, this framework identifies a set of seven pillars making up the institutional arrangements for effective engagement in South-South and Triangular Cooperation. The framework was developed in collaboration with the South Centre and the UNOSSC. Furthermore, the framework is also a direct contribution to achieving the recommendations of the Outcome Document adopted at the 2nd High-Level UN Conference on South-South Cooperation (BAPA+40).

In conclusion, the Islamic Development Bank believes South-South Cooperation constitutes one of the key pathways towards addressing the collective challenges: both with respect to the ongoing pandemic as well as with achieving the Sustainable Development Goals in this Decade of Action. The Bank will continue to play its part in this global struggle by using all the tools at its disposal, including Reverse Linkage, with the aim to return to a state of normalcy as soon as possible, and continue supporting its constituents to help them achieve their development objectives. 

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