Article du Président du Groupe de la Banque islamique de développement sur le Projet Adahi

Dr Bandar Hajjar,

Président du Groupe de la Banque islamique de développement

Le Projet saoudien d’utilisation des viandes sacrificielles a distribué l’année passée la viande d’environ un million de bêtes dans vingt-sept pays islamiques. La distribution a commencé avec les pauvres du haram dans le périmètre de Makkah.

Le projet a vu le jour il y a 37 ans, en 1403 de l’hégire (1983). Sa gestion au nom du Gouvernement du Royaume d’Arabie saoudite est confiée à la Banque islamique de développement qui s’honore d’une telle responsabilité. Le projet facilite le rituel du sacrifice, protège l'environnement des Lieux Saints contre la pollution, et distribue les viandes aux pauvres et nécessiteux. Le Royaume d’Arabie saoudite accorde une attention particulière à la question de nourrir les personnes indigentes et affamées. C’est pourquoi la banque et le royaume s’emploient à agrandir la portée du projet pour inclure la lutte contre la faim dans le monde islamique et les pays membres de la BID. 

Créée il y a quarante-sept ans à l’initiative du Royaume d'Arabie saoudite, la banque a pour mission d’apporter un soutien économique et social à ses pays membres et aux musulmans établis dans d’autres pays. Elle compte cinquante-sept pays membres dont vingt-et-un sont classés parmi les moins avancés du monde. Les pays membres sont répartis sur quatre continents, à savoir l’Asie, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine. Les opérations et les activités de la banque s’étalent sur de vastes régions ; elles vont de l'Indonésie à l’est au Suriname à l’ouest, de l’Ouzbékistan au nord au Mozambique au sud. La banque vient en aide à 1,7 milliard de musulmans, soit une personne sur cinq dans le monde bénéficie des interventions de la banque. Avec une participation d’environ 25 %, le Royaume d’Arabie saoudite est le plus grand actionnaire de la banque. L’institution détient la note de crédit la plus élevée qui lui est accordée par les trois plus grandes agences de notation internationales et jouit d'une grande crédibilité tant au niveau local, que régional et international.

Il convient de rappeler que durant la période d’avant le projet, les bêtes étaient immolées et laissées à Mina, entre les tentes et dans les rues. Le soir, les véhicules de la commune ou de la Capitale Sainte les embarquaient pour les enfouir ou les bruler. Des supports tels que des photographies, des films, des articles de presse et des témoignages de personnes qui ont vécu en cette période, dénotent l’ampleur de la pollution du sol, de l'air et des eaux souterraines, des odeurs des bêtes immolées qui persistent jusqu’à deux mois après le pèlerinage à Mina. Le Gouvernement saoudien dépensait environ 20 millions de riyals saoudiens pour creuser les fosses et les excavations où les bêtes étaient jetées.

Mais dès que fois la fatwa autorisant l'utilisation des viandes sacrificielles en les distribuant aux pauvres du haram et aux indigents musulmans a été rendue, le royaume a mis sur pied ce projet remarquable. Le nombre des bêtes immolées la première année du projet étaient de 63 000. Au fil des ans, ce nombre a crû à la faveur du nombre des pèlerins qui ne cesse d’augmenter. Il s’est établi l’année passée à presqu’un million de têtes. La distribution de la viande aux pauvres du haram commence aussitôt que le premier jour de l’aïd, tandis que l’acheminement vers les pays islamiques à partir du premier moharram. La viande est également distribuée à l’intérieur du royaume, par le truchement de 250 associations caritatives agréées par le ministère du Travail et du Développement social. A cet effet, des chambres froides et des unités frigorifiques sont utilisées pour la conservation et le transport de la viande.

Avec l’apparition au royaume de la pandémie à coronavirus, le projet a pris part à la campagne « Birran Bi Makkah », lancée par S.A.R. le Prince Khaled Al-Faisal, Gouverneur de la région de La Mecque, pour venir en aide aux nécessiteux. A cet égard, le projet a distribué 15.000 carcasses, soit 150.000 kg de viande, en collaboration avec des associations caritatives, des associations de quartiers et des waqfs de bienfaisance à La Mecque.

Le total des viandes sacrificielles distribuées depuis le lancement du projet jusqu’à 1440 a atteint environ 33 millions de bêtes. Du côté des bénéficiaires, ils sont environ 100 millions de personnes du monde islamique à avoir bénéficié des viandes sacrificielles.

Le projet est supervisé par dix organismes, à savoir le ministère de l’Intérieur, le ministère des Finances, le ministère des Affaires religieuses, le ministère de la Justice, le ministère des Affaires communales, le ministère du Hadj et de l’Oumra, le ministère de l’Environnement, le ministère du Travail et du Développement social, l’Autorité de développement de La Mecque et l’Institut du Serviteur des Deux Saintes Mosquées des recherches en hadj et oumra.

Le soutien du Royaume d'Arabie saoudite au projet est sans limite. En effet, pour faciliter l’accomplissement du rituel du sacrifice et renforcer le rôle du projet afin de fournir la nourriture aux indigents musulmans, le royaume a alloué plus de deux milliards de riyals saoudiens à la construction de nouveaux abattoirs équipés d'un système automatique intégré de dépouillement, de nettoyage, de découpe, de transport, d'emballage, de conservation, de distribution et de mise en boites des viandes, et à la création d’une centrale d’énergie renouvelable, d’une unité d’épuration des eaux utilisées, et d’un complexe central d’une capacité d’accueil d’un million et demi de carcasses, avec possibilité d’extension sur le même site pour atteindre environ cinq millions de bêtes immolées. Cet appui vient sur orientation du Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman BIN ABDULAZIZ et S.A.R. le Prince Mohammed BIN SALMAN – qu’Allah les protège.

Les études et plans de conception ont été préparés et un appel d’offres a été lancé. Aussi l’exonération de la main-d’œuvre du projet dont le nombre dépasse 20.000 personnes des droits de visa d’entrée au royaume et la subvention des coupons d’achat des bêtes sont autant de gestes qui témoignent de l’appui qu’apporte le royaume au projet.

La direction du projet collabore avec le département de Stratégie et de Transformation au sein de la banque sur la préparation d’une étude complète relative à l’élargissement du rôle du projet pour en faire un des outils du Royaume d'Arabie saoudite de lutte contre la faim dans le monde islamique. En effet, selon l’Indice de la faim dans le monde, le nombre de personnes affamées ne cesse de croître notamment en Afrique subsaharienne et en Asie de l’Est en raison des guerres, des conflits armés, des vagues de sècheresse, des changements climatiques et de la propagation des maladies et des épidémies. De même, le nombre de personnes qui meurent de la faim ne cesse d’augmenter. C’est pourquoi le projet a lancé plusieurs programmes, tels que sadaqa, aqiqa et wasiya afin d’augmenter le nombre des bêtes à distribuer aux pauvres et aux personnes qui souffrent de la faim. Le Programme de wasiya permet de passer un contrat avec le projet, lequel contrat consiste en l’affectation d’une somme d’argent devant couvrir le prix de bêtes à immoler par le projet au nom du wasiy après son décès.

Je n’omets pas de saisir l’occasion du mois de ramadan pour inviter les frères et sœurs des pays membres de la Banque islamique de développement et des communautés musulmanes établies dans d’autres pays à soutenir le projet en participant à ses différents programmes afin d’accroître le nombre des bêtes et permettre au projet de bénéficier à un plus grand nombre de nécessiteux. L’objectif est d’augmenter le nombre des bêtes utilisées au titre du projet de sorte à couvrir un plus grand nombre de bénéficiaires ciblées. Qu’Allah, le Tout-Puissant, rétribue tous ceux qui aident le Projet Adahi à lutter contre la faim dans le monde.

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